Le plus beau secret qu'une fille puisse avoir
Je vous présente ma nouvelle bêbête, mon secret, mon petit amoureux. Un violon de bonne famille, signé Jean-Baptiste Vuillaume, belle lutherie, couleurs chaudes... il a bien vécu, il a son passé et son expérience, et je reste persuadée qu'il contient quelque part en lui une partie de l'âme du violiniste précédent.
Il est particulièrement génial de penser que, quelle que soit l'époque, les hommes ont exprimé leurs passions et leurs émotions grâce à quatre cordes tendues sur quelques morceaux de bois équarris et polis. Les origines de cet instrument restent mystérieuses : l'on ignore qui a inventé le violon. Mais on connaît ses ancêtres : le nefer, un instrument à cordes et à fond bombé (semblable à notre mandoline) utilisé dans l'ancienne Egypte ; le ravanastron indien, probablement le premier instrument dont on pinçait les cordes avec un archet fait de bambou et de crins de cheval ; la lyre, grâce à laquelle Orphée charma les fauves en enfer, et le rabâb arabe. C'est au VIème siècle après Jésus-Christ que le cruth (crwth), un instrument à cordes qui accompagnait les chants religieux et profanes, est né en Europe. Au fil des siècles, cet instrument s'est souvent modifié et a changé de nom et de forme tout en restant présent dans la culture musicale et dans la poésie. Au Moyen-Âge, il prit le nom de "rebec" (XIII - XIVème siècles), puis on l'appela "lyre à cordes", "gigue" (XIV - XVIIme siècles) et enfin "vièle d'archet". De là à prendre le nom de "viole", le pas fut vite franchi. La viole régna jusqu'à la moitié du XVIIème siècle. On en jouait en la maintenant entre les jambes et on l'appelait "baryton", "viola pomposa" ou "viole de gambe" ; mais par la suite, on la tint contre soi et elle prit le nom de "viole de bras" et de "viole d'amour" (c'est beau !). Un mystère demeure cependant : comment établir avec certitude le passage de la viole au violon? Qui eut l'idée d'affiner cet instrument? Ce fut peut-être Andrea Amati (1505 - 1580), ou Pellegrino de Montichiari, originaire de Brescia (1500 - 1600), ou bien le milanais Testori, ou encore Gaspard Bertolotti, luthier à Salo (1542 - 1609).
Ravanastron indien
La légende raconte que la viole, se regardant un jour dans un miroir, rougit de sa gaucherie. Attristée, elle chanta sa peine et en mourut ; et c'est de ce chant plaintif que naquit le violon.
Une partition simple mais une jolie musique, c'est ce que je travaille en ce moment
(oui, avec les petits chiffres sous les notes... faut bien commencer quelque part!)