L'ambiance du lieu
Tout a commencé avec George Sand, ce qui fait un début bien contradictoire car c'était une demoiselle bien contradictoire ^^. George Sand passa la plus grande partie de sa vie à Nohant (Indre), où elle écrivit la majeure partie de son œuvre. Pour célébrer le centenaire de sa mort, en 1976, le comité George Sand, créé pour l’occasion, décida de faire revivre certains lieux décrits dans ses romans. Dans l’un d’entre eux, « Les Maîtres Sonneurs » écrit en 1853, George Sand met en scène les rivalités entre musiciens du Berry et du Bourbonnais. Elle décrit, entre autres, les rites initiatiques de la confrérie des Maîtres Sonneurs, joueurs de cornemuses, qui se déroulaient dans les souterrains du château de Saint-Chartier, et les « examens de passage » pour devenir cornemuseux, organisés à l’Auberge du Bœuf Couronné du village. Michèle Fromenteau et Jean-Louis Boncoeur choisirent donc le château de Saint-Chartier, situé à 3 km de Nohant, pour créer une animation axée autour de la musique traditionnelle qui réunirait pour la première fois en un même lieu des musiciens, des amateurs de musique et de danse et des fabricants d’instruments. Le but des Rencontres étant de montrer tous les aspects de la vielle et de la cornemuse à travers le temps et l'espace.
Depuis, le château des Maîtres Sonneurs est devenu le lieu où l’on s’attache à «promouvoir les instruments et les musiques traditionnelles, par les rencontres entre les luthiers, les instruments et les publics ». Chaque année, en juillet, il accueille dans son parc ce qui est devenu le premier festival européen de musiques traditionnelles, avec son Salon de Lutherie unique en son genre et ses quelque 35.000 entrées.
Cette année, c'était la 34ème édition du Festival, qui a eu lieu non pas à St Chartier même mais au Château d'Ars, quelques kilomètres plus loin.
Il y avait des cornemuses, des bombardes, des binious, des veuzes...
Il y avait des vielles à roue...
Il y avait des violons, des violoncelles...
Il y avait des harpes, des cithares, des bouzoukis...
Il y avait quelques flûtes...
Il y avait quelques rares percussions...
Et il y avait des dizaines d'accordéons...
C'est photogénique, un instrument de musique en bois, finalement ^^. L'accumulation de luthiers divers et variés en un seul endroit a provoqué une cacophonie mémorable par endroits, car on pouvait entendre sur un chemin de dix mètres de long des gens qui essayaient des accordéons, des luthiers excités, des sonneurs qui sonnaient et qui trébuchaient en groupe, des gens qui essayaient d'essayer des flûtes... ça, en général, ça avançait pas beaucoup, parce que les mélodies diverses et variées émanant de toutes parts rendaient la flûte, naturellement timorée, carrément inaudible...
Je suis repartie avec une flûte à bec soprane en ré, fabriquée en érable, toute belle, toute douce au toucher, toute légère, c'est ma petite plume, j'en suis amoureuse. C'est le luthier anglais barbu et chevelu Tim Cranmore qui a fabriqué ça, il était tout étonné qu'une compatriote à lui puisse vouloir de l'une de ses flûtes... il était moins content lorsque je lui ai trouvé un accent du nord... et son site, Malvern Minstrelsy, c'est là ^^.
Bonne journée !