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Vous avez dit folklorique?
15 juillet 2009

St Cha... teau d'Ars 2009

St_Chartier_affiche

                      

 AVANT

             

L'année dernière, le problème était classé d'avance. Quelques Virouneux y allaient, et j'ai pu dire en toute confiance : non, j'y vais pas, je peux pas, j'ai pas le temps. Cette année aussi, j'avais une excuse, une circonstance atténuante : je suis en plein déménagement, faut que j'enlève mes meubles, faut que je passe un coup d'aspirateur partout, faut que je nettoie, ça sent l'eau de javel, il y en a partout, j'avais oublié que les tâches de javel sur un t-shirt noir finissent par se voir. Mais quand on joue dans un groupe traditionnel - ou, pire, dans deux groupes traditionnels - quand on est en contact avec des musiciens et des luthiers d'un peu partout, quand on évolue et quand on se sent bien dans ce milieu, difficile de ne pas entendre parler de St Chartier quand approche le mois de juillet.
            

St Chartier ceci, St Chartier cela... c'est beau, disent-ils. Soit. Et alors, ça mérite que l'on y passe cinq jours à faire et à écouter de la musique? On y va une journée, disent-ils. Chez Coindeau aussi, j'y suis allée une journée, c'était très bien. Qu'est-ce que ce fameux St Chartier a de plus? Il y a plein de luthiers, disent-ils. Plein de vendeurs, donc. Ils vont proposer leurs instruments à tout le monde, et j'ai pas les sous pour ça. On s'arrangera, disent-ils. Tu parles qu'on s'arrangera. Tu pourras essayer plein de flûtes à bec, disent-ils. Ca devient déjà plus intéressant, car ça fait des années que je voudrais acheter une flûte de luthier et que je ne peux pas pour diverses raisons. Faut que tu viennes, disent-ils. Mouais. Bon. Si j'y vais, vous arrêtez de m'embêter avec ça, vous me laissez tranquille, d'accord? J'y serai allée. Terminé.
         
J'ai vu le site internet, moi aussi. http://www.saintchartier.org/fr/accueil.php, ça s'appelle. J'y apprends que l'entrée est non seulement payante, mais chère, et que le festival n'aura pas lieu à St Chartier même mais à quelques kilomètres de là, au Château d'Ars. J'ai regardé les photos, moi aussi. Oui, c'est beau. J'ai lu les articles, moi aussi. Oui, c'est intéressant. Mais tout ça me fait peur : plein de gens, qui vont jouer de la musique, je voudrais bien jouer avec eux mais ils vont jouer des morceaux que je ne connaîtrai pas, et eux ne connaîtront pas les miens. Plein de luthiers qui vont sauter sur tout le monde, mais je suis étudiante, j'aimerais bien trouver une jolie flûte mais ça va être difficile cette année. Tous ces musiciens qui se lèvent et qui dansent quand l'envie leur prend, mais où est-ce qu'ils apprennent ça? Je pensais que c'était une compétence merveilleuse et bien pratique qui s'auto-programmait dans le cerveau et les papattes à l'arrivée dans un groupe folk, mais il paraît que c'est comme tout, ça s'apprend.
               

APRES

            

Des luthiers partout. Ils étaient 130 au bas mot, dans des petits stands verts avec des petits panneaux rouge et blanc pour annoncer qui ils étaient, d'où ils venaient et ce qu'ils vendaient. Bernard Loffet, Jeff Barbe et plein d'autres étaient présents. Et des gens partout, aussi. Je ne sais pas combien on était, c'était difficile à dire parce que le site du Château d'Ars est considérablement plus grand que celui de St Chartier, m'a-t-on dit, et il y avait tellement de gens dans tous les coins que c'était difficile d'évaluer leur nombre. Mais c'était agréablement réparti, dans la forêt et dans la cour du château, et on pouvait se balader, respirer, c'était sympa comme tout.
       
C'est quand même particulièrement spécialisé, le festival de St Chartier. 50% de cornemuses, bombardes, binious et veuzes en tous genres : logique, car l'origine du festival était une réunion de maîtres sonneurs, c'est George Sand qui l'a dit (Les Maîtres Sonneurs). 25% d'accordéons : Höhner, Loffet, Castagnari et beaucoup d'autres dont les noms m'échappent : des accordéons de toutes les tailles, toutes les formes et toutes les couleurs, parfois avec des paillettes ou des dessins, parfois des rosaces, rouge, blanc, noir, bleu, tout y était. 10% de vielles à roue, dont un vielleux complètement allumé qui faisait des sons fantastiques avec une vielle violette, il était marrant et il avait rameuté une foule pas possible autour de lui. Et les 15% restants étaient partagés entre des flûtes irlandaises ou traditionnelles, des violons, des instruments anciens et un peu de percussions. Un luthier spécialisé en flûtes à bec seulement, et qui avait trouvé un moyen sympa de sonoriser de telles flûtes, c'était Philippe Bolton : il perçait un petit trou sur le côté de la flûte, où il vissait un micro-ceinture et reliait tout ça à un système de sonorisation. Il y avait aussi des non-instrumentistes : deux stands avec des accessoires pour instruments, des sortes de quincaillers fascinants où il y avait des petits trucs qui brillaient, attirant sans savoir à quoi ça servait ; et deux menuisiers, avec du beau bois, de l'ébène, de la palissandre, du buis de plein de tailles et plein de formes, ça sentait bon chez eux ^^.
                
Beaucoup de visiteurs du genre hippie magnifique : des cheveux longs, des braids et des dreads, des vêtements amples, des couleurs vives, des turbans, des boîtes à instruments personnalisés avec une tonne de trucs intéressants qui pendouillaient et qui brillaient... Le type même du festivalier. Pas de boue, mais de la poussière, des kebabs et du thé chaud : Woodstock sur l'Indre.

Ce n'était pas tout à fait comme je l'imaginais, j'ai été surprise et un peu déçue, mais il y avait de très bons côtés qui m'ont plu. Il y avait des petites formations qui ont joué dans l'après-midi, des gens qui écoutaient, mais peu de gens avaient amené leurs propres instruments, pensant trouver de quoi jouer là-bas. Du coup, difficile d'établir un contact musical, et je n'ai vu personne danser, sinon dans le cours de danse qui avait lieu sur un grand parquet à droite, là, quand on rentre. Mais les luthiers étaient bien moins envahissants que dans mon imagination. Ils vous laissent venir, ils vous laissent prendre les instruments, faire mumuse avec, les reposer, en prendre d'autres. Ils vous donnent des conseils si vous en demandez, sinon ils vous laissent tranquilles, demandent peut-être s'ils peuvent vous aider, c'est tout. Ils voient tellement de gens qui viennent et qui repartent qu'ils ne se posent même pas la question de savoir si vous allez leur acheter quelque chose : ils vous laissent faire. Ils sont arrangeants, gentils, certains proposent même des "prix festival" sur leurs instruments. C'était fort agréable, ma foi. Plusieurs nationalités différentes se sont rencontrées pendant ce festival, et j'ai pu entendre en stéréo de l'anglais d'un côté et de l'allemand de l'autre, c'était drôle. Je suis  même repartie du festival avec une flûte à bec soprane en ré, vendue par un luthier anglais qui était tout étonné qu'une compatriote vienne jusqu'à St Chartier pour repartir avec une de ses flûtes...
          
Plein de photos à venir : je récupère tout ça ce soir et je balance tout sur le net ! Il y aura de belles photos des instruments, et quelques festivaliers des plus typés, quelques photos du site... je tenterai de communiquer efficacement l'ambiance du lieu, comme on dit ^^.
               

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Commentaires
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31 000 entrées ont été comptabilisées en 2010, contre 35 000, à St Chartier!<br /> <br /> Mes excuses......
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35000 entrées ont été comptabilisées en 2010, presque autant les années précédentes......<br /> <br /> Même s'il se déroule à Ars, depuis deux ans, The Festival of St Chartier continue dans le bar & la rue principale du village!
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